Construire une tiny house fait partie de vos rêves, mais vous ne savez pas comment vous y prendre ? Ce ne sera plus un souci. Cet article va vous donner toutes les informations dont vous avez besoin, y compris au niveau de la législation de ces mini-maisons, sur roulettes ou non.

Ce que vous devez savoir avant de construire une tiny house

Depuis 2014 et la loi Alur, les habitats légers comme les yourtes, roulottes et tiny house sont reconnus comme des lieux d’habitation permanents.

Cependant, les habitats mobiles et démontables, qui peuvent s’installer sur des terres non-constructibles, doivent respecter une liste de conditions pour bénéficier de ce titre :

  • Aucun élément composant l’habitation ou son intérieur ne doit être inamovible.
  • Son installation et son démontage doivent être réalisables sans l’intervention d’engins lourds.
  • Les raccordements aux réseaux publics soit l’eau, l’électricité et les égouts ne doivent pas impacter le budget des collectivités locales.
  • L’usager est responsable de son habitation, il doit veiller à la propreté, la salubrité et l’entretien de son bien. Il est également tenu de faire tout ce qui est en son pouvoir pour éviter un incendie.

De même, un habitat mobile ne doit pas excéder 2,55 m de large (voire 3 m si vous êtes prêt à déclarer chacun de vos déplacements comme convoi exceptionnel), 1,20 m de haut et 12 m de long. Et il vous faudra prévoir une remorque adaptée pour un poids total qui ne dépassera pas 3,5 tonnes.

À l’inverse, si vous ne désirez pas déplacer votre tiny house, vous devez déposer une déclaration préalable de travaux en mairie, avant de la construire (et un permis de construire si elle mesure plus de 20 m²). Cependant, vous n’aurez pas besoin de faire appel à un architecte si elle mesure moins de 150 m².

Vous devez également penser à l’assurer, notamment si elle tient lieu d’habitation fixe. Par ailleurs, ce type de logement n’est pas soumis aux impôts locaux ou à la taxe d’habitation. Toutefois, si vous l’utilisez comme résidence principale, vous aurez à régler une taxe annuelle de 150 €.

Construire ou faire construire sa tiny house ?

Même s’il s’agit d’un habitat miniature, et donc moins volumineux qu’une habitation classique, construire une tiny house impose de développer un minimum de talents en bricolage.

Si vous n’avez jamais construit de maison auparavant, il est plus que conseillé de vous procurer un plan (il en existe un certain nombre sur internet, gratuits ou non). Cela devrait vous guider lors des travaux, mais surtout vous éviter un certain nombre de problèmes liés à l’isolation et à l’aération.

Si le coût d’une auto-construction est réduit par rapport à la commande d’une tiny house clé en main (de 15 à 25 000 € pour l’une contre 30 000 € minimum pour l’autre), le temps que vous consacrerez à sa fabrication compte aussi.

On estime qu’il faut en moyenne 480 h, soit trois mois à temps plein, pour ériger sa maisonnette. Un temps qui sera considérablement réduit en faisant appel à un constructeur ou si vous êtes déjà un expert (un professionnel mettrait environ 120 h pour construire une tiny house).

Néanmoins, il existe des solutions alternatives, avec des tiny houses en kit : tout le matériel vous est fourni, prédécoupé, avec un plan qu’il ne vous reste plus qu’à suivre. Le budget est donc intermédiaire, comme le travail à fournir.

Quel bois choisir pour une tiny house ?

Le bois est le matériau principal des tiny houses. Pour l’ossature, vous aurez besoin d’un bois à la fois résistant et léger, comme le pin, l’épicéa ou le bois de châtaignier. Pour le bardage extérieur, il vous faut un bois qui puisse supporter toutes les intempéries, tout en restant léger. Le cèdre rouge est souvent préconisé pour cet usage, tout comme le mélèze, le douglas ou le bois d’acacia. Il est aussi possible d’utiliser la technique japonaise du bois brûlé, qui se développe de plus en plus, notamment dans les pays nordiques.

À l’intérieur, du contreplaqué ou de l’OSB pourra suffire. Vous pouvez aussi opter pour la récupération et utiliser du bois de palette ou autre. Cependant, il est conseillé de privilégier les matériaux les plus légers, surtout si vous envisagez de déplacer votre tiny house.

Quels outils sont nécessaires ?

Les experts dans le domaine recommandent que vous remplissiez votre boîte à outils des accessoires suivants :

  • Scie plongeante ou à minima circulaire (60 dents)
  • Scie coupe Onglet
  • Scie sauteuse
  • Visseuse (18V)
  • Échelle et escabeau
  • Prise de mesure, marquage 
  • Burin et outil de coupe
  • Clés et pinces
  • Vis et tournevis

Les points auxquels il faut penser avant de construire sa tiny house 

Une tiny house a vocation d’être habitée toute l’année. Il faut donc dès sa conception anticiper sur une bonne isolation des toits et des murs. Pour isoler le plancher, certains conseillent de disposer des balles de foin sous la remorque. Pensez également à protéger vos tuyaux du gel.

En ce qui concerne l’aération, renseignez-vous sur les systèmes de VMC adaptées à la micro-construction. Le cas échéant, prévoyez ventilateur, pare-vapeur, et échangeur thermique air/air.

N’oubliez pas non plus le chauffage, l’eau, l’électricité… de plus en plus de personnes font construire une tiny house dans un esprit d’autonomie. Ils installent des panneaux solaires sur le toit, des récupérateurs d’eau… Les toilettes sont souvent des toilettes sèches et il faut être prêt à les utiliser. Ce mode de vie, plus économe et moins énergivore, peut également être une option intéressante à envisager.

Décider de construire une tiny house, c’est opter aussi pour un mode de vie associé. Une part de minimalisme (impossible d’entasser les biens matériels dans un petit espace), un peu de goût pour le nomadisme, une envie d’alléger son empreinte carbone… Il faut aussi savoir vivre dans un espace réduit… ce qui est peut-être plus facile à faire seul qu’à plusieurs. Avec des enfants, en effet, le manque d’intimité comme de lieu pour s’isoler peut vite constituer un obstacle majeur.